Qu’est-ce que l’isolement existentiel ?

L’isolement existentiel est inévitable, il fait partie de la nature humaine. Il est générateur d’angoisses, mais peut également devenir une source de vraie rencontre avec soi-même, pour oser aller vers le meilleur de soi.

Qu’est-ce que l’isolement existentiel ? Est-ce la même chose que la solitude ? Y a-t-il un lien avec la négation de soi ? Découvrons les différentes facettes de l’isolement, et pourquoi l’isolement existentiel est finalement une opportunité.

Pour Irvin Yalom (psychothérapeute existentialiste américain), l’isolement existentiel constitue l’un des 4 enjeux ultimes pour les êtres humains. Qu’est-ce que l’isolement existentiel ?

Nous pouvons distinguer 3 sortes d’isolement :

  • L’isolement interpersonnel : c’est le sentiment de solitude que l’on peut éprouver lorsque nous avons peu de relations, ou lorsque celles-ci nous semblent trop superficielles. Nous pouvons le ressentir si les personnes dont nous sommes proches sont éloignées géographiquement, lorsque nous avons des difficultés à entrer en contact avec d’autres personnes, ou si nous mettons de la distance dans nos relations.
  • L’isolement intrapersonnel se manifeste lorsque nous nous coupons d’une partie de nous-même : nous ne sommes pas à l’écoute de nos ressentis, de nos besoins, nous nous oublions face aux autres ou dans certaines situations. C’est également le cas si nous avons souvent un jugement négatif envers nous-même, ou si nous n’avons pas confiance en nos ressentis, nos intuitions, ou nos capacités.  
  • L’isolement existentiel fait partie de la nature humaine : c’est le fait que nous sommes seul à ressentir ce que nous ressentons, à vivre ce que nous vivons. C’est ce qui fait l’unicité de notre existence.

Concrètement, qu’est-ce que l’isolement existentiel ?

Lorsque je ressens de la tristesse face à la perte d’un être cher, je suis la seule personne à ressentir cette tristesse-là, même si d’autres autour de moi sont également tristes. Lorsque je ressens de la joie dans une fête, je suis la seule personne à ressentir cette joie-là, même si mes amis sont également joyeux.

Si j’ai mal au dos, je suis la seule personne à avoir ce mal de dos là, avec mes propres sensations corporelles, mes pensées ou mes jugements, ma sensibilité à la douleur, ou les significations que j’attribue à cet état physique.

Lorsque je suis face à un dilemme et que je dois faire un choix dans ma vie, je suis la seule personne à pouvoir prendre une décision. Il n’existe pas de manuel de « bonne décision » et je ne peux pas savoir à l’avance comment les possibilités qui s’offrent à moi vont se dérouler, ni quelle serait la meilleure solution. Nous sommes « jetés » seuls face à nous-même dans l’existence, et nous traçons notre chemin, que ce soit consciemment ou inconsciemment.

Même si je peux partager ma vie avec une autre personne, nous sommes deux êtres séparés, indépendants et autonomes, qui ne peuvent pas fusionner ni se reposer sur l’autre pour assumer des choix existentiels. Aucune relation ne peut supprimer l’isolement existentiel, seul l’amour peut compenser la souffrance de l’isolement.

Si je recherche, à travers mes relations, à combler mon sentiment de solitude ou mon besoin d’être aimé, alors non seulement je transforme l’autre en « outil », mais je risque également de développer une forte dépendance aux autres, avec le risque de souffrir de leurs attitudes.

Ce sentiment que je suis la seule personne à vivre ma vie, parce que mon existence est unique, peut devenir, lorsque j’en prends conscience, une véritable opportunité de créer la vie que je souhaite.

La première relation à développer avec beaucoup de bienveillance est la relation à soi, car nous sommes le seul compagnon avec qui nous allons vivre toute notre vie. Cela commence par l’écoute de soi, de ses besoins, de ses ressentis, de ses pensées… pour un meilleur respect de soi.

La psychothérapie existentielle peut vous aider à accomplir cette belle rencontre avec vous-même.